des mots cachés sous le terreau
L'homme a toujours entretenu des rapports ambigus avec le monde végétal.
Comme nous, ils naissent, ils grandissent et ils meurent. Comme nous ,ils ont des sentiments, ils souffrent. Ce n'est pas parce que les végétaux sont des êtres plus discrets que les animaux qu'il faut les oublier!
Alors ! Prêtons l'oreille au cri de la salade qu'on arrache à sa terre natale!
Et arrêtons de nous raconter des salades!
L'homme se sent évidemment plus proche de l'animal que du végétal. L'homme se promène plus volontiers avec son chien qu'avec un poireau, mais il adore se promener avec « une belle plante » mais dans sa soupe il préfère le poireau.
Devant le végétal, souvent, l'homme ramène sa fraise. Il se croit supérieur au légume.
On appelle « légume » l'homme qui à perdu la tête, mais l'homme appelle la femme qu'il aime « mon chou »
un Homme qui retourne à l'état sauvage est un homme qui court dans les herbes folles.
L'homme quelques fois est inquiet, il a toujours peur de recevoir un pot de géranium sur la tête, par contre la femme qu'il aime adore recevoir des fleurs, et avec elle cachés dans les champs de blé ils effeuillent la marguerite!! « je t'aime, un peu, beaucoup,...) Il y a des jours où il est bien dans son élément, mais si on dérange sa tranquilité, il s'écrie alors « faut pas pousser Mémé dans les bégonias » Mémé la pauvre qui est partie depuis belle lurette manger les pissenlits par la racine...Quand on sait que l'homme peut avoir des oreilles en forme de chou fleur, le nez qui bourgeonne, être grand comme une asperge, se faire dire espèce de cornichon et avoir des oignons aux pieds, en avoir gros sur la patate, ou avoir la patate, avoir de l'oseille du blé ou bien pas un radis mais avoir le melon, puis tomber dans les pommes et semer, semer! La zizanie!, on se dit que le monde végétal n'est pas très éloigné du monde animal et qu' animaux et végétaux sont dans le même bateau.
" rouge comme une tomate", " la fin des haricots"," j'ai la patate"," c'est pas tes oignons" ...
"sortir des sentiers battus" " sos sentiers battus" "arrêtez de battre les sentiers "
"découvrir le pot aux roses"
"ça sent pas la rose "
"retrouver ses racines"
"retourner à l'état sauvage dans les herbes folles"
"raconter des salades"
Charades potagères
mon premier est un gros rongeur
mon deuxième est le contraire de tard
mon tout est utile pour jardiner
rat
tôt
Le râteau
mon premier est un métal précieux
mon deuxième vole dans le paradis
mon tout est un fruit
or
ange
orange
mon premier est le mâle de l'oie
mon deuxième parle
mon troisième, c'est « dire que non »
jar
dit
nier
jardinier
mon premier est un bus
mon deuxième est sur le dos du père Noël
car
hotte
carotte
mon premier n'est pas beau
mon second n'est pas dit
laid
tu
laitue
mon premier coupe le bois
mon deuxième c'est quand on a peur
scie
trouille
citrouille
mon premier est un fruit
mon second n'est pas bas
poire
haut
poireau
mon premier c'est mon copain
mon deuxième c'est le nombre d'années
mon troisième fait la bordure du jardin
pote
âge
haie
potager
mon premier est une salade
mon deuxième est une salade
mon troisième est une salade
mon quatrième est une salade
mon cinquième est une salade
mon sixième est une salade
mon septième est une salade
mon huitième est une salade
mon tout est l'auteur d'Alice au pays des merveilles
les huit scarolles
Lewis Caroll
FLEUR DE POTAGER…
Ce matin, un grand vent souffle sur le potager.
Une jolie marguerite est venue s’y planter pour narguer les légumes moins beaux et moins
admirés qu’elle.
Les papillons, qui d’habitude ne s’arrêtent jamais au potager, viennent la caresser
tendrement, les oiseaux lui offrent ballets et concerts.
La nuit, les étoiles murmurent entre elles " oh, comme elle est belle ! ", la lune ne se
retourne que pour elle et les nuages s’effacent pour ne pas voiler le spectacle.
Et nos légumes alors ! Tout le monde les oublie…
La tomate, toute timide, rougit d'être aussi jalouse
L’aubergine, folle de rage, vire au violet
La carotte, n’ose plus sortir de terre
Et la salade et le poireau s’agitent à en être toute ébouriffée.
Et puis un soir, le vent souffla très fort sur le potager.
La tomate se camoufla sous ses feuilles
L’aubergine robuste affronta la tempête
La carotte sous terre ne sentit rien passer
Et la salade et le poireau dansèrent avec le vent.
Mais notre marguerite, un peu trop fière ne voulut pas plier sous la tempête.
Le vent énervé par cette arrogance se fâcha et souffla de plus bel en emportant un à un les
pétales de notre marguerite.
Il en était fini des papillons, des oiseaux, des étoiles, de la lune et des
nuages.
Notre marguerite, toute nue, était inconsolable.
Et nos légumes alors ! Tout le monde les oublie…
La tomate, le cœur fendu par tant de détresse, rapporta une de ces pétales et mis un peu de rouge dessus
L’aubergine, grognon, mais toute triste, apporta un peu de violet
La carotte, secouée par tant de larmes, apporta un peu d’orange
Et la salade et le poireau, contents de faire plaisir, apportèrent un peu de vert
Et voilà comment la marguerite toute heureuse retrouva des couleurs...
Et du coup elle ne fit plus la fière et trouva des amis ! Et depuis les fleurs et les légumes partagent avec bonheur leurs couleurs dans les potagers pour notre plus grand plaisir !
Pour le voir, il faut te promener dans les potagers !
Tous les légumes
Au clair de lune
Étaient en train de chahuter
Ils s’amusaient (hé)
Comme ils pouvaient (hé)
Et les enfants les regardaient
Un cornichon tournait en rond
Un radis sautillait sans faire de bruit
Un haricot avait trop chaud
Et un chou-fleur tricotait avec ardeur (eur)